• Les régions du vignoble de Bordeaux

    04bordelais


    Sur la rive gauche de la Garonne et de l’estuaire de la Gironde, se rencontrent principalement des sols de graves, d’épaisseur variable, résultant de l’érosion millénaire des Pyrénées et charroyés par la Garonne.
    Ces sols, constitués de galets, de graviers et de sables, sont très filtrants et ont un fort pouvoir d’accumulation de chaleur favorisant la maturation des raisins.

    Le terroir, notion complexe, comprend bien entendu les sols et sous-sols d’un cru ou d’une appellation, mais aussi le climat et les méthodes de production.
    La nature des sols est l’élément capital de l’implantation d’un vignoble de qualité, et Bordeaux a la chance de posséder une diversité de sols particulièrement favorables à la culture de la vigne.

    Bordeaux

    Bordeaux Supérieur

    Blayais
    et Bourgeais

    Médoc

    Libournais

    Entre-Deux-Mers

    Graves

    Liquoreux

    Sur la rive droite de la Dordogne, se trouve toute une palette de sols de composition variable. Constitués de particules relativement fines, ces sols ont la propriété de capter et de retenir l’eau de pluie ainsi que la température de l’eau de pluie. Cependant, situés généralement en coteaux et dotés d’une bonne potentialité de drainage, ces sols laissent l’eau en surplus s’écouler en profondeur où elle ne risque pas d’asphyxier les racines de la vigne.
    Entre Garonne et Dordogne, les sols sont essentiellement argilo-calcaires. Ils ont, de ce fait, un caractère frais et humide comme ceux situés sur la rive droite de la Dordogne.

    Vin AOC en Gironde

    .

    B

    • Barsac (AOC)
    • Blaye (AOC)
    • Blaye-côtes-de-bordeaux
    • Bordeaux (AOC)
    • Bordeaux-clairet
    • Bordeaux-côtes-de-francs
    • Bordeaux-supérieur

    C

    • Cadillac (AOC)
    • Canon-fronsac
    • Côtes-de-bordeaux
    • Côtes-de-Blaye
    • Côtes-de-bx-Saint-Macaire
    • Cérons (AOC)
    • Côtes-de-bourg

    C (suite)

    • Côtes-de-castillon

    E

    • Entre-deux-mers (AOC)

    F

    • Fronsac (AOC)

    G

    • Graves (AOC)
    • Graves-de-vayres

    H

    • Haut-médoc

    L

    • Lalande-de-pomerol (AOC)
    • Listrac-médoc (AOC)
    • Loupiac (AOC)
    • Lussac-saint-émilion

    M

    • Margaux (AOC)
    • Médoc (AOC)
    • Montagne-saint-émilion
    • Moulis-en-médoc (AOC)

    Vignoble de Bordeaux

     

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    Vignoble de Bordeaux

    Carte des subdivisions du Bordelais

    Désignation(s)

    Vignoble de Bordeaux

    Appellation(s) principale(s)

    bordeaux, saint-julien, pauillac, margaux, sauternes, sainte-croix-du-mont, castillon-côtes-de-bordeaux, etc.

    Type d'appellation(s)

    AOC-AOPrégionales, sous-régionales et communales
    et une
    IGP

    Reconnue depuis

    décret-loidu 30 juillet 1935

    Pays

     France

    Région parente

    Aquitaine

    Sous-région(s)

    Médoc, Graves, Sauternais, Entre-deux-Mers, Libournais, Blayais et Bourgeais

    Climat

    océanique

    Ensoleillement
    (moyenne annuelle)

    2 083 heures

    Sol

    sableset graviersou argilo-calcaire

    Superficie plantée

    117 200 hectares

    Nombre de domaines viticoles

    9 820 viticulteurs

    Cépages dominants

    merlotN, cabernet sauvignonN, cabernet francN, sémillonB, sauvignonB et muscadelleB

    Vins produits

    rouges, quelques blancs, des liquoreuxet des mousseux

    Production

    5 983 000 hectolitres en 2010

    Rendement moyen à l'hectare

    maximum variant selon les appellations, de 25 hectolitres par hectare (sauternes) à 125 hectolitres par hectare (IGP atlantique)

     
     

    Le vignoble de Bordeaux est le vignoble regroupant toutes les vignes du département de la Gironde, dans le Sud-Ouest de la France. Certains vins qui y sont produits sont parmi les plus réputés et les plus chers du monde, faisant du bordeaux une référence mondiale.

    La production du vignoble est variée : environ 80 % de vins rouges(comme le pomerol ou le pauillac) et 20 % de vins blancs secs (tel que l'entre-deux-mers) ou liquoreux(par exemple le Sauternes ou le Cadillac), auxquels s'ajoutent des rosés, des clairets, et des vins mousseux(le crémant de Bordeaux). L'existence de 38 appellations différentes au sein du vignoble s'explique par la diversité des terroirs, c'est-à-dire des types de sols, des cépages cultivés, des pratiques de culture et de vinification.

    Avec 117 200 hectares cultivés et une production de cinq à six millions d'hectolitres de vin par an, la Gironde est le troisième département viticole français en termes de production globale après l'Hérault et l'Aude, mais le premier pour les AOC en volume.

    Antiquité

    La vigne est présente dans la région de Bordeaux depuis l'Antiquité : les notables de Burdigala(nom de la cité de Bordeaux du temps de l'Empire romain) auraient décidé de créer leur propre vignoble en raison du prix élevé des vins en provenance de Narbonnaise et d'Italie, importés par les négociants romains, mais aussi pour exporter eux-mêmes par voie de mer. Strabon, pourtant attentif aux vignes, ne constata pas leur présence sous le règne d'Auguste au début du Ier siècle, quand il nomma Bordeaux « pour la première fois sous son nom antique de Burdigala ».

    Vignoble

    Le vignoble de Bordeaux est situé en Aquitaine, région du Sud-Ouest de la France. Ses limites géographiques sont théoriquement celles du département de la Gironde, mais l'aire d'appellation (pas systématiquement plantée) compte 505 communes sur les 542 du département : sont exclus les sables de la forêt des Landes (les landes de Bordeaux), le cœur de l'agglomération bordelaise et les zones inondables trop fertiles et humides des bords de rivière (les « palus »). 117 200 hectares ont servi à la production de vin en 2010 (le chiffre correspond au total des déclarations de récolte, sans compter les vignes encore trop jeunes).

     

    2003

    2004

    2005

    2006

    2007

    2008

    2009

    2010

    Surface
    en AOC

    123 000

    123 300

    123 200

    122 100

    120 600

    119 400

    118 000

    115 400

    Surface en
    vin de table

    900

    1 300

    1 500

    2 000

    1 600

    1 500

    1 400

    1 800

    Surface tous vins

    123 900

    124 600

    124 700

    124 000

    122 200

    120 800

    119 500

    117 200


    Climatologie
    Le vignoble de Bordeaux est traditionnellement découpé en plusieurs subdivisions : le Médoc, les Graves et le Sauternais sur la rive gauche de la Garonne, l'Entre-deux-Mers entre Garonne et Dordogne, le Libournais, le Blayais et le Bourgeais sur la rive droite de la Dordogne.Le vignoble de Bordeaux n'est traditionnellement pas compté parmi les vignobles du Sud-Ouest. Lors de la délimitation des régions viticoles françaises par l'INAO, celle-ci a défini quatorze régions, dont celle de Bordeaux (limitée au département de la Gironde), du Sud-Ouest (Dordogne, Lot-et-Garonne, Charente et Charente-Maritime) et Toulouse-Pyrénées (Aveyron, Haute-Garonne, Gers, Lot, Pyrénées-Atlantiques, Hautes-Pyrénées, Landes, Tarn et Tarn-et-Garonne).

    C'est un climat tempéré de type océanique, assez chaud pour permettre la culture des vignes même sur terrain plat. La pluviométrie est répartie de manière assez homogène tout au long de l'année avec des automnes plutôt pluvieux. L'arrivée plus précoce des perturbations entraine une année difficile. Au contraire, les années à belle arrière-saison assurent de bons millésimes. Les températures donnent des hivers doux et des étés chauds sans sècheresse. Le bon ensoleillement assure une bonne maturité au raisin.

    Les relevés de la station météorologique de Bordeaux-Mérignac (à 47 mètres d'altitude) sont représentatifs du climat de la Gironde.

    Moyennes des relevés à Bordeaux-Mérignacde 1961 à 1990

    Mois

    jan.

    fév.

    mar.

    avr.

    mai

    juin.

    jui.

    aout.

    sep.

    oct.

    nov.

    déc.

    année

    Temp. Mini

     moyenne (°C)

    2,3

    3,1

    3,9

    6,3

    9,5

    12,4

    14,4

    14,2

    12,2

    9,1

    5,1

    2,9

    8

    Temp. Moyenne

     (°C)

    5,8

    7,1

    8,8

    11,3

    14,6

    17,8

    20,2

    19,9

    17,9

    14

    9,1

    6,4

    12,7

    Temp. maxi

    moyenne

    (°C)

    9,4

    11,2

    13,7

    16,3

    19,7

    23,2

    26,1

    25,6

    23,7

    18,9

    13,1

    9,9

    17,6

    Ensoleillement

    (heures)

    86

    109

    162

    190

    211

    242

    276

    249

    207

    165

    103

    83

    2 083

    Précipitations

    (mm)

    100,4

    85,5

    76,4

    72,2

    77,3

    56,2

    46,5

    54,2

    73,9

    87,6

    94,1

    98,7

    923

     

    Source : Infoclimat.fr

     

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    Orage et arc-en-ciel au-dessus des vignes produisant l'appellation Fronsac.

    Ces moyennes météorologiques sont modifiées par le relief et par la présence des cours d'eau : les températures maximales moyennes croissent légèrement du sud-ouest au nord-est tandis que les minimales sont plus basses dans le Bazadais et le Libournais (qui sont plus éloignés de l'influence de l'océan) ; le Médoc, le Blayais et le Bourgeais bénéficient ainsi de la proximité de l'estuaire de la Gironde, qui limite les excès de température, fournissant notamment de la fraîcheur lors des étés trop chauds. L'appellation bordeaux-côtes-de-francs est la plus élevée en altitude du département, la zone est plus sujette aux vents et donc les températures y évoluent un peu plus vite. L'ensoleillement approche les 2 200 heures sur le littoral et décroît vers l'est jusqu'à atteindre environ 1 900 heures.

    Le Sauternais quant à lui dispose d'un climat local particulier. La rivière Ciron coule sous le couvert végétal de la forêt des Landes avant de traverser le vignoble de Sauternes, son eau froide y amenant de l'humidité ; à l'automne, ce phénomène crée des brouillards matinaux qui s'estompent durant la matinée, entraînant le développement de la pourriture noble nécessaire à la production de vins liquoreux.

    Le climat bordelais connaît des variations annuelles modérées, qui ont des conséquences sur l'état des vignes, sur les rendements et sur la qualité de la production. Par exemple, l'année 1956 est marquée par de fortes gelées qui détruisent une partie du vignoble, tandis que 2003 l'est par un été caniculaire, pire que celui de 1947, les vignes souffrant de la chaleur et de la sécheresse : le record de la station de Mérignac est battu le 4 août 2003 avec une température de 40,7 °C mesurée à l'ombre et une moyenne mensuelle maximum de 32,1 °C (6,5 °C de plus que la normale). La production de cette année-là est atypique, avec des vins sucrés, manquant d'acidité et très alcoolisés dû à des raisins sur mûris (malgré des vendanges précoces).

    Géologie et orographie

    Le sous-sol de la Gironde fait partie du bassin sédimentaire aquitainet peut être divisé en trois ensembles géologiques :

    • d'abord le Blayais, le Libournais et l'Entre-deux-Mers qui sont sur des sols argilo-calcaires, de pH neutre ou alcalin, plutôt réputés pour le merlot ;
    • ensuite le Sauternais, les Graves et le Médoc, avec des sols graveleux plutôt acides, réputés pour le cabernet sauvignon ;
    • enfin plus au sud et à l'ouest s'étend la partie des Landes de Gascogne se trouvant en Gironde (subdivisées entre le Bazadais, la Haute-Lande-Girondine, les Landes de Bordeaux et les Landes du Médoc), où domine le sable, ne portant pas actuellement de vignes (mais une frange fait partie de l'aire d'appellation du bordeaux).

    Ces terrains plutôt plats de la Gironde nécessitent un drainage des sols, que ce soit sur la rive gauche de la Garonne où l'argile est présente sous forme de lentilles souterraines ou sur la rive droite où l'argile est plus présente encore. Dans les parcelles des meilleurs crus ce drainage est obtenu par des drains enterrés, en pins évidés dès le XVIIe siècle puis en poterie, remplacé dernièrement par du plastique. Ces drains sont essentiels pour les domaines se trouvant sur des sols où l'argile domine, ce qui est le cas du Château Cheval Blanc, du Château Pétrus et du Château d'Yquem.

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    Du calcaire à Astéries sur une maison de Sainte-Foy-la-Grande.

    Le Blayais est avant tout calcaire : formation dite du « calcaire de Blaye » datant du Lutétien (Éocène moyen), remplacée plus à l'est par le « calcaire de Plassac » du Priabonien (Éocène supérieur) sur les reliefs et des colluvions argileuses würmiennes et holocènes sur les versants et les fonds. L'arrière-pays encore plus à l'est a des reliefs de « calcaire de Saint-Estèphe » gréseux à débris de fossiles (de l'Éocène) avec des vallons remplis de colluvions sableuses quaternaires.

    Le Bourgeais est un peu différent, avec sur le relief au-dessus de Bourg des lambeaux de calcaire à astéries (des étoiles de mer) datant du Rupélien (Oligocène). Le coteau bordant la Dordogne (de Gauriac à Bourg) est couvert de limon ocre-jaune dit « limon du Bourgeais », tandis que l'arrière-pays est lui couvert des sables et graviers dits « de Pugnac » datant de l'Éocène moyen et supérieur.

    Le Fronsadais forme un plateau délimité par l'Isle à l'est et la Dordogne au sud, au sommet couvert par un dépôt brun de sables, graviers et argiles, avec à flanc de coteau les « molasses du Fronsadais » datant de l'Éocène supérieur et de l'Oligocène inférieur, composées de sables et d'argiles carbonatées grisâtres (sur 15 à 20 mètres d'épaisseur).

    L'appellation pomerol s'étend sur Libourne et Pomerol, en rebord du plateau de Saint-Émilion. Sur les molasses du Fronsadais se sont déposés des dépôts profonds de sables, graviers, galets et argiles se succédant de l'ouest vers l'est en terrasses, avec une boutonnière d'argile entre Pétrus et Certan. Les vignobles de Lalande-de-Pomerol et de Néac occupent les mêmes sols plus au nord, entre les ruisseaux de la Barbanne et de Lavie.

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    L'église de Saint-Émilion est construite en calcaire à Astéries.

    Saint-Émilion et ses satellites (Montagne, Puisseguin et Lussac) occupent un plateau découpé par des vallons, dont les sommets sont formés de calcaires à Astéries datant du Rupélien (Oligocène supérieur) d'une épaisseur de 10 à 15 mètres, avec des versants formés d'argiles vertes carbonatées et de sables, puis des molasses du Fronsadais. La partie occidentale de l'appellation saint-émilion est la continuation de la haute-terrasse couvrant le haut de Pomerol, tandis que la partie méridionale descend les différentes terrassessableuses et graveleuses (du Pléistocène). Castillon et Francs, plus à l'est, sont sur des entablements de « calcaire de Castillon » reposant sur des argiles vertes affleurant sur les versants.

    L'Entre-deux-Mers est divisible en plusieurs ensembles : d'abord la moitié nord-est où se retrouvent les mêmes formations que sur la rive droite de la Dordogne, soit le calcaire à Astéries reposant sur les molasses du Fronsadais (Oligocène inférieur) ; ensuite la partie centrale où ce même calcaire est recouvert de collines de marnes à argiles grises (Oligocène) avec dans les vallées des limons argilo-sableux (Pléistocène inférieur) ; enfin le coteau bordant la rive droite de la Garonne où s'ajoutent du calcaire gréseux datant du Burdigalien (Miocène inférieur) et un niveau à huîtres à Sainte-Croix-du-Mont (Miocène), avec au sommet de côte des argiles à gravier (Pliocène) dont il reste une butte-témoin plus à l'est à Gornac. Plus en aval de la Garonne (AOC Cadillac), le haut du coteau est formé de limons et d'argiles sableuses, tandis que plus près du fleuve le vignoble est sur la terrasse datant du Riss (Pléistocène moyen) formée de sables, graviers et galets. Encore plus en aval, les premières-côtes-de-bordeaux sont sur du calcaire à Astéries, recouvert par des dépôts de sables et graviers enrobés d'argile datant du Pléistocène inférieur.

    Le Sauternais est posé sur du calcaire à Astéries, très largement couvert par des dépôts d'alluvions formant des terrasses aux pentes faibles. Il y a une exception sur Barsac et le long des rives du Ciron où l'érosion fait affleurer le calcaire à Astéries datant du Stampien (Oligocène supérieur), recouvert d'une fine couche de limon et de sable. Le sud de Preignac ainsi que le nord de Bommes, Sauternes et Fargues sont sur la moyenne-terrasse datant du Mindel (Pléistocène inférieur), formée de sables peu argileux, avec des graviers et des galets recouverts de limons. Enfin le sud du Sauternais est sur la haute-terrasse datant du Günz (Pléistocène inférieur) formée de sables et de graviers dans une matrice argileuse jaunâtre.

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    Dans les Graves et le Médoc, les ceps poussent sur un sol graveleux dont le gravier est visible dans cette parcelle de l'appellation moulis-en-médoc.

    Les Graves portent le nom du type de sol dominant, les graves, qui sont des dépôts de graviers et de galets souvent mélangés à du sable et de l'argile, déposés par la Garonne. Elles forment une série de terrasses en pente douce de plus en plus anciennes à mesure qu'on s'éloigne du fleuve. Il y a d'abord les « argiles des palus » bordant la Garonne ; puis la terrasse datant du Mindel (Pléistocène moyen) formée de graves dans une matrice argileuse, à laquelle succède celle du Pléistocène inférieur, avec enfin à l'ouest la « formation de Dépée » composée de sables argileux et de petits graviers, qui annonce les sables landais.

    À ce tableau s'ajoutent les affluents rive gauche du fleuve qui découpent les terrasses en croupes.

    Le Médoc s'inscrit dans la continuité de la zone des graves : il est majoritairement graveleux dans le Haut-Médoc, notamment sur les aires d'appellation margaux, saint-julien, pauillac et saint-estèphe. Les crus classés sont installés sur les croupes découpées par les cours d'eau se jetant dans l'estuaire ; ces terrasses sont composées de galets et de graviers cimentés par des sables argileux, de plus en plus argileux du sud vers le nord. Quelques formations calcaires affleurent sur des parties de Listrac, Moulis et Saint-Estèphe.

    Travail de la vigne

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    Vignes serrées à Sauternes.

    Les vignes bordelaises sont conduites en rangs (appelé localement « règes ») palissés, avec une densité de ceps à l'hectare très variable. Les cahiers des charges des différentes appellations les limitent en minimum à :

    • 4 000 pieds par hectare pour les appellations bordeaux et crémant de Bordeaux ;
    • 4 500 pieds par hectare pour les appellations bordeaux-supérieur, côtes-de-bordeaux, côtes-de-bourg, Sainte-Foy-bordeaux, graves-de-vayres, cadillac, côtes-de-bordeaux-saint-macaire, premières-côtes-de-bordeaux et entre-deux-mers ;
    • 5 000 pieds par hectare pour les appellations graves, graves-supérieures, Cérons, sainte-croix-du-mont, Loupiac, médoc, fronsac et canon-fronsac ;
    • 5 500 pieds par hectare pour les appellations saint-émilion grand cru, pomerol, montagne-saint-émilion, Lussac-saint-émilion, Saint-Georges-saint-émilion, Puisseguin-saint-émilion et Lalande-de-pomerol ;
    • 6 000 pieds par hectare pour l'appellation Blaye ;
    • 6 500 pieds par hectare pour les appellations sauternes, Barsac, Pessac Léognan et haut-médoc ;
    • 7 000 pieds par hectare pour les appellations pauillac, margaux, saint-estèphe, saint-julien, moulis-en-médoc et listrac-médoc.

    Ces chiffres correspondent aux limites imposées théoriquement depuis 2011, mais il y a des mesures dérogatoires pour les vignes plus anciennes, notamment dans l'AOC bordeaux pour les parcelles plantées avant août 2008 qui ont le droit d'avoir une densité de 3 300 pieds par hectare. Les densités élevées entraine une diminution de la récolte par pied (ce qui est favorable à la maturité du raisin) et oblige la vigne à enfouir profondément ses racines (ce qui est favorable pour résister à la sécheresse) ; mais les densités élevées augmentent les frais de plantations, de culture et de vendange, favorisant en plus la propagation des maladies. D'un autre côté des densités faibles facilitent le passage des machines agricoles. Les records sont d'environ 10 000 pieds par hectare dans les crus du Médoc, voir 20 000 pieds pour les « vins de garage ».

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    ·        

    Vignes partiellement enherbées produisant le côtes-de-bourg.

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    ·        

    Vignes désherbées produisant le saint-estèphe.

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    ·        

     

     

     

     

     

     

    ·        

    Pourriture noble sur du sémillon (en octobre), à Bommes.

    Vendanges

    vendanges_Thiriet

    Les vendanges sont lancées par cépages : d'abord le sauvignon (souvent à la fin d'août, notamment pour le crémant), puis le merlot (mi-septembre), ensuite le cabernet franc et le cabernet sauvignon (fin septembre) et enfin le sémillon en dernier (de la fin septembre pour les moelleux jusqu'à octobre ou même novembre pour les liquoreux). La récolte est faite le plus souvent avec une machine à vendanger, ou manuellement dans les appellations les plus chers, ce qui permet dans ce dernier cas un premier tri dans la parcelle. Le transport jusqu'au chai se fait dans des remorques ou parfois en cagette. Dans le cas des vins liquoreux, la vendange est faite à la main par tries sélectives c'est-à-dire en plusieurs fois (de trois à six passages dans les vignes), par grappe ou par grain.

    Les rendements moyens bordelais sont légèrement inférieurs à la moyenne nationale pour les AOC et varient fortement selon les appellations et les producteurs. Les plus bas rendements sont le fait des sauternes, dont le cahier des charges les limite à 25 hectolitres par hectare. Le Château d'Yquem annonce lui un rendement moyen de seulement 9 hectolitres par hectare. En rouge, les records sont détenus par les vins de garage (16 hℓ/ha déclarés à La Mondotte). Les plus hauts rendements autorisés sont pour produire l'AOC crémant de Bordeaux (78 hℓ/ha) et l'IGP atlantique (125 hℓ/ha).

    vendanges-20-de-volume-en-moins-dans-le-bordelais

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Un rendement faible permet d'obtenir des jus concentrés, tandis qu'un rendement élevé donne un volume important, mais délayé. Les cahiers des charges fournissent des limites maximum à ne pas dépasser pour que la production soit acceptée en AOC, plus strictes dans les appellations réputées, ces plafonds pouvant être ajustés annuellement en utilisant le système de rendement moyen décennal (RMD).

     

    Rendements des récoltes, en hectolitres par hectare

    2000

    2001

    2002

    2003

    2004

    2005

    2006

    2007

    2008

    2009

    2010

    2011

    58,8

    56,1

    47,6

    45,8

    55,1

    48,6

    48,6

    47,3

    40,3

    48,9

    49,3

     

     

    Plafonds des rendements par appellations, en hectolitres par hectare

    Rendements et

    rendements butoir

    Appellations

    Rendements

    et

    rendements

    butoir

    Appellations

    125

    IGP atlantique

    54 à 65

    côtes-de-bourg rouges

    72 à 78

    crémant de Bordeaux

    54 à 60

    Pessac Léognan

    67 à 77

    bordeaux blancs

    53 à 65

    saint-émilion,

    montagne-saint-émilion,

    Lussac-saint-émilion,

    Puisseguin-saint-émilion,

    Saint-Georges-saint-émilion,

    Lalande-de-pomerol,

    graves-de-vayres rouges,

    fronsac et canon-fronsac

    65 à 75

    entre-deux-mers

    50 à 65

    Sainte-Foy-bordeaux rouge

    62 à 72

    bordeaux rosés,

    côtes-de-bxblancs,

    côtes-de-bx Blaye blancs

    et côtes-de-bx Francs blancs

    52 à 65

    côtes-de-bordeaux

    dénominations (Blaye,

    Cadillac, Castillon et

    Francs) rouges

    60 à 72

    côtes-de-bourg blancs

    et Sainte-Foy-bordeaux

    blancs

    49 à 60

    pomerol et

    bordeaux-supérieur rouges

    60 à 68

    bordeaux rouge

    48 à 60

    Blaye

    59 à 66

    bordeaux-supérieur blanc

    46 à 55

    saint-émilion grand cru

    58 à 68

    graves blancs

    45 à 55

    côtes-de-bx-saint-macaire

    moelleux,

    Sainte-Foy-bx moelleux

    et premières-côtes-de-bx

    57 à 63

    pauillac, margaux,

    saint-estèphe, saint-julien,

    moulis-en-médoc et

     listrac-médoc

    40 à 48

    graves-supérieures

    55 à 72

    graves-de-vayres blancs

    40 à 44

    Cérons,

    sainte-croix-du-mont

    et Loupiac

    55 à 65

    côtes-de-bordeaux rouges,

     haut-médoc, médoc,

    graves rouges

    37 à 40

    cadillac, côtes-de-bx-

    saint-macaire liquoreux,

    sainte-foy-bx

    liquoreux et

    côtes-de-bx Francs liquoreux

    55 à 60

    côtes-de-bx-saint-macaire

    blanc

    25 à 28

    sauternes et Barsac

     

     

     

     

     

    Prix des vignes

     

    Valeurs vénales des vignes à l'hectare (terres libres à la vente) en 2011, en euros

     

    Moyenne

    des ventes

    Moyenne

    des
    10 %

    les moins

    chers

    Moyenne

    des
    10 %

    les plus

    chers

    Cadillac-côtes-de-bordeaux

    18 000

    8 000

    30 000

    Bordeaux, bordeaux-supérieur, sainte-foy-bordeaux,
    premières-côtes-de-bordeaux, entre-deux-mers,
    côtes-de-bordeaux-saint-macaire
    , Blaye
    et crémant de Bordeaux

    15 000

    7 000

    21 000

    Canon-fronsac

    60 000

    40 000

    80 000

    Blaye-côtes-de-bordeaux

    19 000

    7 000

    30 000

    Côtes-de-bourg

    22 000

    9 000

    35 000

    Castillon-côtes-de-bordeaux
    et francs-côtes-de-bordeaux

    21 000

    15 000

    25 000

    Fronsac

    28 000

    20 000

    45 000

    Gravesblanc, graves-supérieures et Cérons

    27 000

    20 000

    42 000

    Graves-de-vayres

    15 000

    7 000

    21 000

    Gravesrouge

    27 000

    20 000

    42 000

    Haut-médoc

    70 000

    50 000

    90 000

    Lalande-de-pomerol

    170 000

    150 000

    230 000

    Sainte-croix-du-mont, Loupiac
    et cadillac

    18 000

    8 000

    30 000

    Listrac-médoc

    70 000

    45 000

    90 000

    Médoc

    35 000

    30 000

    50 000

    Moulis-en-médoc

    80 000

    50 000

    120 000

    Pauillac

    1 650 000

    1 200 000

    2 000 000

    Pessac-Léognan

    330 000

    280 000

    420 000

    Pomerol

    900 000

    500 000

    2 350 000

    Saint-estèphe

    350 000

    110 000

    550 000

    Saint-émilionet saint-émilion grand cru

    200 000

    100 000

    1 000 000

    Saint-julienet margaux

    1 100 000

    600 000

    1 200 000

    Montagne-saint-émilion, Saint-Georges-saint-émilion,
    Lussac-saint-émilion
    et Puisseguin-saint-émilion

    85 000

    60 000

    110 000

    Barsacet sauternes

    50 000

    35 000

    65 000


    Le prix des vignes et le poids politique de la filière a même une influence sur les projets d'infrastructure : l'idée d'un contournement autoroutier de l'agglomération par le nord a été abandonnée à la fin des années 2000 car touchant le Blayais et Margaux ; la LGV Sud Europe Atlantique évite les principaux vignobles (franchissement de la Dordogne à Cubzac-les-Ponts) ; tandis qu'une des contraintes d'un des projets (l'option est) de la LGV Bordeaux - Espagne est qu'elle passerait par le nord des Graves.Ces chiffres sont à comparer avec la moyenne nationale des vignes, qui est à 51 000 € en 2011 (hors champagne), ou encore avec les prix des terrains de la forêt des Landes se trouvant dans le département de la Gironde qui sont à 5 400 € en moyenne. La pression sur le foncier des appellations les plus prestigieuses est telle que l'ancien hippodrome de Libourne (hippodrome de Cantereau, de 1904) a été vendu fin 2010 car il occupait 13 hectares classés en appellation pomerol. Seul l'urbanisme fait concurrence aux vignes, d'où le mitage de l'appellation Pessac Léognan. Par contre dans les appellations plus basiques, la crise de surproduction a comme conséquence la mise en vente de parcelles à prix faibles (à moins de 10 000 € l'hectare) sans qu'elles ne trouvent acquéreur.


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