• Moi, moi, moi : après Sarkozy, Fillon

     

    François Darras

     

    Après avoir organisé, mercredi dernier, un séminaire dédié, entre autres, à la reconquête et aux élections municipales, l'ancien premier ministre ouvre désormais au public les portes de son « manoir de Solesmes » dans la Sarthe. Un château d'une valeur de 650 000 euros où François Fillon, qui se dit au service de l'Etat, ne parle que de lui-même.

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    François Fillon - WITT/SIPA

    François Fillon fait sa rentrée politique et joue déjà au mauvais élève. Cette année c'est décidé, son professeur c'est lui. Fini l'allégeance au sarkozysme et à un mentor dont il ne cite le nom que deux fois dans le grand entretien qu'il accorde cette semaine à l'hebdomadaire Paris Match : « Pour bien gouverner, il faut être équilibré.»

    Après avoir
    organisé, mercredi dernier, un séminaire dédié, entre autres, à la reconquête et aux élections municipales, l'ancien premier ministre ouvre désormais au public les portes de son « manoir de Solesmes » dans la Sarthe. Souvenez-vous, la « maison » achetée il y a vingt ans, « 444000 euros en empruntant », et dont la valeur s'élève aujourd'hui « à peu près » à 650 000 euros. 

     

    Où sont les deux voitures « de plus de dix ans » que François Fillon incluait en avril dernier dans sa déclaration de patrimoine? Peut-être à l'écurie, auprès d'Onyx, le cheval que possède Pénélope Fillon, son épouse, passionnée d'équitation. Ainsi, l'ancien bras droit de Nicolas Sarkozy, passe-t-il ses vacances en toute simplicité, en famille - comme beaucoup de Français touchés par la crise -  dans son château, comme très peu de Français. 

    François est toutefois un homme attaché au peuple, en témoigne son tour de France à la rencontre des vrais gens : « La meilleur préparation (pour 2016) c'est le tour de France que j'ai entrepris à la rencontre des Français. Je le fais discrètement, sans médias, pour essayer d'aller au fond des choses... » Déclare-t-il aux médias dont il dit pourtant se passer. Et pour aller à la rencontre des autres, rien de mieux que de parler de soi. Une brève analyse syntaxique de l'entretien révèle en effet la primauté du « moi » Fillon, sur le « vous » électeurs auquel le candidat à la primaire UMP souhaite se dédier. 

    Ainsi, en un recto-verso et demi d'entretien, on ne compte pas moins de 87 occurrences du pronom « je ». 14 fois rien que dans les deux premiers paragraphes. Presque deux par phrase. « Je ne vois pas... J'ai été élu... j'ai présidé... je l'ai dirigé... je voulais » Moi, moi, moi en somme, souligné par une vingtaine de pronoms possessifs ou encore une dizaine de complément d'objet direct ou indirect (COD/COI) renvoyant au sujet de la phrase : François Fillon. Quant aux Français, pour lesquels s'engage ce serviteur de l'Etat, ils sont cités quatre fois. Un bel équilibre, « nécessaire pour bien gouverner. »


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